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Politique

REAGIR décapite son imposteur : la fin d’une mauvaise pièce de théâtre

IMG François Ndong Obiang invité à ne plus s'exprimer au nom de REAGIR.

C’est la fin d’une mauvaise pièce de théâtre jouée sur la scène politique gabonaise. Et comme souvent dans ce pays, le rideau tombe sous les huées, pas sous les applaudissements. Ce 21 juillet, par acte d’huissier, le parti REAGIR a mis François Ndong Obiang face à ses turpitudes et lui a retiré ce qu’il croyait être son jouet : le nom, le logo, et la façade d’honorabilité qu’il continuait à exhiber dans l’espace public.

 

Exclu depuis novembre 2024 pour « atteinte à l’unité » et « défaut de cotisations » on en rirait si ce n’était pas pathétique l’ancien président intérimaire s’obstinait pourtant à jouer les chefs de parti. Il avait beau avoir été désavoué, remplacé, puis rayé des registres du bureau exécutif, rien n’y faisait : Ndong Obiang persistait à parasiter l’image de REAGIR, usant de ses symboles comme on vole des habits propres pour couvrir sa propre nudité politique.

 

Mais cette fois, la direction officielle, conduite par Michel Ongoundou Loundah, a décidé qu’assez c’est assez. Le communiqué est tranchant comme une machette : « François Ndong Obiang n’a plus aucune qualité pour représenter ou diriger le parti REAGIR », peut-on lire dans un texte où les mots « opportunisme politique bâti sur le mensonge » tiennent lieu d’épitaphe.

 

Le plus savoureux, c’est le bilan de son passage. Au-delà du désordre statutaire et des décisions unilatérales, le parti accuse son ex-dirigeant d’avoir quitté le siège en mode pillage, emportant chaises, enseignes, matériel et même un Toyota Prado. Là où certains quittent la politique avec dignité, lui est parti avec les clés du 4x4.

 

Comme si cela ne suffisait pas, il avait tenté de bricoler une « branche dissidente » de REAGIR, sans aucune base légale ni morale. Il faut reconnaître à l’homme un certain talent dans la duplicité : il se sera accroché pendant près d’un an à une légitimité déjà morte et enterrée, en y croyant presque lui-même. Mais comme le dit si bien un proverbe gabonais : « Le crapaud peut gonfler ses joues, il ne sera jamais un bœuf. »

 

Dans un pays où les appareils politiques peinent déjà à s’émanciper des égos et des combines, la manœuvre de REAGIR a valeur d’exemple. En verrouillant juridiquement ses marques auprès de l’OAPI (certificat n°144726), le parti envoie un message clair aux autres bricoleurs de la dissidence : ici, les logos ne se volent pas et la mémoire ne s’efface pas.

 

Reste à savoir quel avenir réserve la politique à ce roi déchu. Persis Lionel Essono Ondo, son comparse dans le faux et l’usage de faux, a déjà fui avec son propre mouvement. Ndong Obiang, lui, semble bien seul dans la mare. Qu’il prenne garde à ne pas finir comme ces tilapias hors de l’eau, qui remuent encore avant d’être jetés sur le feu.

 

La scène gabonaise regorge de ces petits princes sans couronne qui confondent leadership et prédation, parti et propriété privée. Avec ce coup de balai, REAGIR vient de démontrer que la loyauté aux textes et aux idées prime sur les ambitions individuelles. Quant à Ndong Obiang, il pourra méditer ce dernier avertissement : « Celui qui confond la maison du village et sa case finit toujours chasser nu. »

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3 Commentaires

ESSONE Mba André - Jul 22, 16:17

Ce texte est très bien orienté. On est bien loin du professionnalisme d antan qu on reconnaît aux grands esprits des hommes et des femmes de la presse ainsi que des medias. Du coup je me pose la question ci après: l auteur dudit texte est journaliste ou journaleux?

OBAME - Jul 22, 18:52

Belle plume ! Les faits sont relatés à la virgule prêt! On aurait pas pu dire mieux. Vous méritez une palme d'or!

leo - Jul 22, 22:50

Quand je lis cet article de presse, étant du métier, je constate avec regret que l'auteur ne prend aucune distance avec les faits relatés. Il y a trop d'implication, trop d'émotions au point de penser que cet article est peu professionnel. L'auteur a manifestement oublié les bases de l'écriture journalistique.


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