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Onanga Y’Obegue : le fantôme de Louis vient hanter un PDG déjà en ruines

IMG Le siège du PDG refusé au clan d'Ali Akbar Onanga Y’Obegue.

Il y a des moments dans la vie politique où l’on hésite entre éclater de rire et se prendre la tête entre les mains. La convocation, ce lundi, par Ali Akbar Onanga Y’Obegue, d’une « réunion de travail » au siège du PDG à Louis, relève précisément de cette catégorie. Car qu’on se le dise : l’ancien député du Haut-Ogooué n’a plus rien ni titre, ni légitimité, ni armée mais il exige encore d’être traité en chef.

 

Le problème n’est pas qu’il ne sache pas lire les statuts du parti. Le problème, c’est qu’il refuse de lire la réalité. Exclu avec fracas le 11 juillet dernier par le directoire de Blaise Louembe, Ali Akbar continue de se prendre pour ce qu’il n’est plus : le patron d’un parti qu’il a fini par transformer en théâtre d’ombres.

 

La comédie des exclus

Depuis plusieurs jours déjà, Onanga Y’Obegue s’était illustré par une vidéo ubuesque, diffusée sur les réseaux sociaux, le montrant en train de proclamer sa « reprise en main » du PDG avec l’onction prétendue du DCP (Directoire de Coordination et de Pilotage). Il fallait le voir bomber le torse, tel un général sans bataillon, dans une mise en scène d’une indigence rare. Résultat ? Une volée de bois vert sur la place publique. Même les internautes, pourtant habitués aux pitreries de la scène politique gabonaise, n’ont pas retenu leurs coups : « irresponsable », « incendiaire », « manipulateur »…

 

À force de jouer avec les braises, Onanga Y’Obegue a fini par se brûler. Et sa convocation d’aujourd’hui, au cœur du fief du PDG, ressemble moins à une démonstration de force qu’à un enterrement de première classe, le sien. Car personne ne croit une seconde qu’il reprendra un jour les rênes d’une formation qui l’a déjà rayé de ses rangs. Et certainement pas Blaise Louembe, qui a déjà solidement arrimé le parti à sa ligne pro-régime.

Louis contre le fantôme de Louis

Le plus tragique ou le plus drôle, selon le point de vue c’est que la plupart des militants ont déjà choisi leur camp. Celui de Louis, celui du réel. Pas celui d’un homme esseulé, entouré d’inconnus et d’obligés sans envergure, qui n’a plus pour lui que sa colère mal contenue et son ego mal soigné. Même son supposé compagnon Francis Nkea Ndzigue songerait à prendre ses distances, histoire de ne pas couler avec le navire.

 

Dans la salle des machines du PDG, on ne s’émeut même plus de ses gesticulations. On en rirait presque, s’il ne s’agissait pas du sort d’un parti déjà miné par les divisions et le ressentiment. Car au fond, Onanga Y’Obegue ne fait qu’enfoncer un clou de plus dans le cercueil d’une formation qui n’avait pas besoin de ça pour vaciller.

 

Une maison en flammes et un pyromane obstiné

Autrefois pilier de stabilité, le PDG ressemble aujourd’hui à une maison en flammes, où chacun joue sa partition sur fond de rancunes personnelles. Dans ce décor crépusculaire, Onanga Y’Obegue a choisi le rôle du pyromane obstiné, préférant brûler ce qu’il ne peut plus posséder. Et tant pis pour les militants, tant pis pour l’image du parti, tant pis pour l’histoire.

 

À quelques mois des échéances locales et législatives, cette querelle d’ego n’est pas seulement grotesque. Elle est suicidaire. Mais peut-être est-ce là le dernier acte d’un homme qui a tout perdu sauf son entêtement. La politique est parfois une tragédie, parfois une farce. Avec Onanga Y’Obegue, elle est les deux à la fois.

 

L’ultime illusion

Alors que la réalité lui crie qu’il est seul, il s’accroche encore à son illusion de légitimité. Alors que le siège de Louis est fermé à double tour, il continue de frapper à la porte en hurlant « c’est chez moi ». Alors que le PDG cherche péniblement à se réinventer, il s’évertue à le ramener dans ses querelles d’hier.

Un conseil pourtant simple pourrait lui être murmuré : un chef sans armée est juste un homme ordinaire. Et quand on n’a plus ni la salle, ni les clés, ni les convives… il est peut-être temps de quitter la fête.

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