Une organisation mafieuse se serait enracinée au ministère des transports avec comme activité principale : le trafic et la vente illicite des documents administratifs dont le permis de conduire. Une situation qui n’est pas sans conséquence pour les opérateurs économiques, surtout les auto-écoles, dont les activités ont considérablement pris un coup depuis plusieurs mois. Le centre national du permis de conduire et la direction générale des transport terrestre pointés du doigt !
L’arrivée du Ministre d’Etat Ulrich Manfoumbi Manfoumbi à la tête du ministère des transports, a ravivé les espoirs de plus d’un quant au souhait des gabonais à éradiquer les maux qui minent cette administration. Deux mois plus tard, cet espoir semble se transformer en désespoir. La mafia au sein du ministère des transports semble mieux fonctionner qu'avant au point que la vente illégale des documents administratifs serait devenue la norme. Pour ce qui est du permis de conduire, celui-ci serait devenu un simple document qui serait distribué en échange de quelques billets de banque. Une activité illicite qui serait savamment entretenue par les réseaux mafieux enracinés au centre national d’examen du permis de conduire (CNEPC) et à la direction générale des transport terrestre (DGTT). «Nos activités sont plombées. Nous ne faisons presque plus rien. La vente du permis de conduire fait que les gens ne trouvent plus la nécessité de venir dans nos écoles pour se former. C’est difficile pour nous mais c’est également un danger pour la sécurité routière », a indiqué un opérateur économique.
Les accusations sont portées contre le centre national du permis de conduire qui aurait désormais décidé de sauter certaines étapes qui permettent à un candidat d’obtenir son permis de conduire. Selon certaines discrétions, plusieurs démarcheurs auraient repris du service tant au CNEPC qu’à la DGTT. Là-bas, c’est le Bizness qui est la norme. « Pour obtenir le permis de conduire, le candidat doit passer certaines étapes dont la formation dans une auto-école. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Beaucoup prennent le raccourci en achetant le permis de conduire sans même savoir comment démarrer un véhicule. Ce n’est pas sérieux», a dénoncé un agent du ministère des transports, lequel accuse ce trafic d'être à l'origine de la montée vertigineuse des accidents au Gabon.
Interrogés sur le montant à débourser pour l’obtention du précieux sésame, le prix varie entre 150.000f et 200.000f, voir plus. Cet argent est directement empochés par certains responsables du ministère des transports a la tête de ces réseaux mafieux. Pour s’en rendre compte, au CNEPC ce serait désormais le directeur des affaires financières qui coordonnerait toutes les opérations « Ce n’est pas sa mission, mais aujourd’hui c’est le responsable des finances de cette administration qui fait maintenant le tour du pays pour superviser les épreuves des examens du permis de conduire. comment comprendre que le nombre d’admis soit deux à trois fois supérieures aux nombres des candidats présentés par les auto-écoles ? On comprend qu’il y a une manipulation qui est faite et qui consiste à insérer des dossiers ramassés ici et là pour les faire gagner», a poursuivi la même source qui dénonce le mutisme des responsables syndicaux de ce ministère.
Désormais inquiète de ce phénomène grandissant, l’ONG « stop accident » a décidé de faire dans la sensibilisation des populations. «N’achetez pas votre permis, c’est illégale et criminel car la voiture tue», un communiqué paru dans le quotidien l’Union du 14851 du jeudi 19 juin 2025.
«Si rien n’est fait dans le sens de démanteler ces réseaux mafieux, les auto-écoles seraient obligées de fermer car aujourd’hui nous n’avons plus rien, nous tournons à perte et il en va avant tout de la sécurité des populations gabonaises», s’est lamenté le responsable d’une auto-école.
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