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Politique

(Tribune libre) Discours à la nation du 16 août : les acteurs économiques nationaux entre espoir et scepticisme

IMG Emmanuel Marcos  Zué Méyé Eyéné.

(*) Par Emmanuel Marcos  Zué Méyé Eyéné

 

S'il est permis à de nombreux gabonais de rêver d'un Gabon nouveau depuis la prise de pouvoir par les militaires le 30 août 2023, l'élection présidentielle du 12 avril dernier qui a porté à la tête du pays le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma aurait encore d'avantage confirmé ces espoirs. Longtemps de nombreux compatriotes ont nourri et caressé l'espoir d'une part de voir ce pays partager équitablement ses richesses entre tous ses enfants. D'autre part, nombreux sont encore ceux qui nourrissent de voir enfin les dirigeants valoriser la compétence à la place des affinités douteuses. La méritocratie a depuis très longtemps cédé la place à l'affiliation dans tous les secteurs de notre pays. Dans l'économie comme dans la politique, dans l'administration comme dans le social, c'est l'affiliation qui a pris le dessus. Ce système de gouvernance serait en grande partie à l'origine des maux de notre pays depuis plus d'un demi-siècle. Le premier discours du Chef de l'État peut donc apparaître pour de nombreux compatriotes comme une volonté de redistribuer les cartes. Toutefois au regard de certains observateurs et des acteurs du secteur économique, ce discours certes plein d'espoir peut-il suffire à plier ceux de nos compatriotes encore nostalgiques des pratiques de la République déchue le 30 août 2023.

 

 

La géopolitique, comme mode de gouvernance à laquelle nous avons été nourris, n’a pas porté les fruits escomptés. Cela doit prendre fin. Elle sera remplacée par la compétence.

 

Ce nouveau concept indique que la compétence du citoyen primera désormais" des phrases fortes du Chef de l'État qui résonnent encore dans de nombreux esprits et illustrent la volonté de changement qu'il souhaite amorcer pour la cinquième République.

 

S'il fallait tout de suite commencer à célébrer l'avènement d'une nouvelle ère, je pense que ces phrases du discours pourraient être l'occasion. Mais la réalité pour l'instant est toute autre et ne nous laisse aucun motif de foi, quant à un changement de paradigme imminent ou lointain. Je le dis en connaissance de cause, car ni autour du Chef de l'État, ni dans l'entourage des membres du gouvernement et très improbablement au sein de l'administration, les gens ne sont prêts à ce genre de changement. Que l'on jette un regard froid dans le domaine de la santé, vous avez encore trop d'insuffisances professionnelles qui manipulent des vies. Vous regardez ce qu'il se passe aux Eaux et Forêts, vous constatez la consternation. Vous vous tournez du côté de l'Industrie, le niveau d'insécurité dans les pratiques est insoutenable. Le secteur des Transports, c'est l'opacité et l'omerta, qui entourent les pratiques.

 

La compétence est vue comme un empêcheur de tourner en rond et les ministres s'y adaptent. L'électricité et l'eau n'ont plus rien à démontrer. Le monde entier est témoin de  notre martyre. Dans les grandes écoles, c'est le sexe et l'argent. Ces mêmes gabonais qui ont maintenu en place ce système sont toujours au commande dans les directions générales, les secrétariats généraux et certains sont sur le point d'aller assurer la veille au parlement. Je pense que ce discours ne produira de l'effet que si le Chef de l'État décide de mettre fin à l'impunité autant de ses proches que ceux qui gèrent au quotidien notre administration. Les gabonais ont besoin des actes forts qui marquent les esprits pour renouveler leur foi aux discours présidentiels. Sans cela, cela ne restera qu'une vue de l'esprit et un discours de plus prononcé pour la circonstance"

 

(*) Président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises

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