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Sous-traitance pétrolière et anarchie : Sosthène Nguema Nguema annonce la fin de la récréation

IMG Le ministre du Pétrole lors de sa prise de parole à Port-Gentil.

Il est prêt à remettre de l’ordre là où régnait le chaos. Face aux multinationales pétrolières qui usent d’entreprises de sous-traitance pour ne pas avoir à embaucher la main d’œuvre ou ne pas s’acquitter de leurs cotisations sociales, le ministre du Pétrole a, lors de son récent séjour à Port-Gentil, annoncé la fin de la récréation. La fin des pratiques qui consistent pour les sociétés pétrolières « à se désengager » en ayant recours à une main d’œuvre bon marché tout en ne reversant aucune cotisation sociale.

 

Terminé les CDD interminables, les primes coupées à la tête du client et les expatriés venus se remplir les poches pendant que les Gabonais mangent des miettes.  Sosthène Nguema Nguema dit : "Plus jamais ça !"

 

Pourquoi ça continue…

Depuis la promulgation de la loi, aucune grande entreprise ne l’a appliquée. PERENCO, ASSALA, MAUREL & PROM et consorts continuent leur petit jeu, employant des travailleurs en CDD depuis des décennies, refusant les intégrations, et profitant de la passivité complice de ceux qui devaient leur imposer la loi. Pour tenter de ramener de l’ordre dans le secteur,  le gouvernement avait promis une tolérance zéro. Il avait même mis en place une commission de suivi dirigée par Engandji, censée s’assurer de l’application de la loi.

Aujourd’hui, cette commission est aussi introuvable qu’une fiche de paie complète d’un ouvrier pétrolier gabonais. Pourquoi cette soudaine apathie ?

 

Les ouvriers gabonais : des esclaves modernes qui forment leurs maîtres

Ironie du sort : les Gabonais sous-payés et exploités sont les mêmes qui forment les expatriés grassement rémunérés. Chaque année, de jeunes ingénieurs débarquent d’Europe, tout sourire, et sont pris en main par des techniciens gabonais expérimentés qui leur apprennent les rouages du métier. Quelques mois plus tard, les mêmes Gabonais deviennent les subalternes de ceux qu’ils ont formés.

 

Un bel exemple de transfert de compétences… mais dans le mauvais sens.

Prenons l’exemple de Toni Farha. Algérien d’origine, il est devenu en 19 ans l’un des hommes forts de PERENCO. Formé par des Gabonais, il est aujourd’hui leur supérieur. Il ne manque plus que l’option livraison à domicile pour compléter cette belle dynamique où le Gabon se contente d’être une pépinière de main-d’œuvre pour des expatriés venus chercher fortune.

 

Gabriel Tchango et la sous-traitance en or massif

Derrière chaque injustice, il y a un grand bénéficiaire. Et dans le secteur pétrolier, Gabriel Tchango a su tirer son épingle du jeu. Grâce à ses entreprises sous-traitantes, il alimente le secteur en main-d’œuvre corvéable à merci, signant des contrats juteux pendant que ses employés signent des contrats précaires.

La méthode est simple : fournir une main-d’œuvre bon marché aux grandes compagnies, se gaver sur le dos des travailleurs et dormir tranquille, pendant que d’autres essaient de survivre avec un salaire qui fond plus vite qu’un glaçon sous le soleil de Port-Gentil. Et ce n’est pas fini !

 

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