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Ruphin Ndjambou viré de l’ ANBG : quand l’incompétence se heurte (enfin) à la colère des étudiants

IMG Ruphin Ndjambou viré de l'ANBG.

Il aura fallu une pétition populaire, des mois de désespoir étudiant et un minimum de lucidité politique pour que M. Ruphin Ndjambou soit enfin éjecté de son siège de Directeur général de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG). Moins d’un an à ce poste, et déjà dans les annales du désastre administratif. Une performance remarquable à rebours de l’intérêt général.

 

Dès sa nomination le 8 novembre 2023, les signaux étaient déjà au rouge. Absence de vision, inertie managériale, mépris du dialogue social : Ndjambou a surtout brillé par une gestion approximative, déconnectée, bureaucratique jusqu’à l’absurde, comme si la détresse étudiante n'était qu’un brouhaha lointain à ignorer depuis un fauteuil climatisé.

 

Mais cette fois, le peuple estudiantin n’a pas plié. Asphyxiés par les retards de bourse, ulcérés par l’opacité dans les attributions, les étudiants ont lancé une pétition nationale, exigeant le départ pur et simple du DG. Et pour une fois, le cri a été entendu. Il a même été amplifié. Le Chef de l’État lui-même, Brice Clotaire Oligui Nguema, a entériné ce qui s’apparentait à une éviction d’urgence : un dégagement administratif pour motif d’incompétence manifeste.

 

Son remplaçant ? Ou plutôt sa remplaçante : Paule Élisabeth Désirée Mboumba Lassy, technocrate issue de l’Institut de l’Économie et des Finances. Propre, sérieuse, discrète. Un profil à mille lieues de l’agitation vaine de son prédécesseur. Reste à savoir si elle pourra désinfecter cette maison infestée par des années de copinage, de clientélisme et de négligence.

 

Mais le fond du problème n’est pas Ndjambou. Le vrai scandale, c’est le système qui le produit. Un système où l’on nomme par affinité, et non par compétence. Un système où l’échec ne coûte rien, car l’éjecté d’hier devient le nommé de demain. Ruphin Ndjambou le sait déjà : il renaîtra. Il l’a toujours fait. À l’ombre d’un décret, dans le confort d’un poste juteux, il refera surface.

 

Assez. Trop, c’est trop.

Il est temps que l’État gabonais comprenne que les fonctions publiques ne sont pas des refuges pour les amateurs fatigués. Il est temps que les fautes de gestion soient sanctionnées, non recyclées. Il est urgent de mettre en place un audit complet de l’ANBG, non pour justifier un rapport de plus, mais pour déboulonner une culture de l’irresponsabilité. Car la jeunesse gabonaise n’attend plus des discours. Elle attend des comptes. Et cette fois, elle est prête à les demander et à les exiger.

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