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Industrie du manganèse : Marcel Abéké est-il l’homme de la situation ?

IMG Marcel Abéké, ex-ministre du Pétrole.

Alors que le Gabon affiche sa volonté de transformer localement son manganèse à l’horizon 2029, une question taraude les experts : le pays dispose-t-il réellement des ressources énergétiques et humaines pour relever ce pari industriel ? Si certains ministres se contentent de promesses floues, Marcel Abéké, lui, parle avec la précision d’un homme de terrain. Son intervention sur Gabon 1ère, le 25 juin dernier, en est la parfaite illustration.

 

Ancien directeur général de la Comilog, leader national de l’exploitation du manganèse, mais aussi ex-ministre du Pétrole, Marcel Abéké n’a pas besoin de fiches pour répondre aux journalistes. Il incarne cette génération technocratique rare, à la fois enracinée dans la réalité des filières extractives et capable de projeter une vision industrielle d’ensemble.

 

Interrogé sur la faisabilité énergétique de la transformation locale du manganèse, le ministre des Mines a répondu avec un calme déconcertant : Grand Poubara suffira, pour l’essentiel. Mieux encore, il rappelle que ce barrage emblématique peut produire jusqu’à 280 mégawatts bien plus que les 160 MW actuellement exploités. « Près de la moitié de cette capacité pourrait alimenter les usines de Comilog », assure-t-il, ajoutant que le reste serait mis à la disposition d'autres opérateurs.

 

Ce que dit le ministre, sans le dire explicitement, c’est que le Gabon n’a pas besoin d’attendre de nouvelles infrastructures pour commencer à transformer son minerai : il faut juste exploiter intelligemment ce qui existe déjà.

 

Une sortie médiatique stratégique

Cette prise de parole n’est pas anodine. Elle intervient à un moment où le pays tente de rassurer ses partenaires techniques et financiers, inquiets de voir les projets industriels stagner. En mettant sur la table des chiffres précis et en évoquant l’interconnexion énergétique avec Libreville, Marcel Abéké envoie un signal fort : les obstacles sont surmontables, pourvu qu’il y ait une coordination institutionnelle et une volonté ferme.

Plus encore, il repositionne le ministère des Mines comme un acteur pivot dans la planification énergétique nationale, rappelant, au passage, qu’un ministère ne doit pas se contenter d’être un guichet de permis, mais un moteur de transformation structurante.

 

Un homme d’expérience face à un défi de taille

Peu de ministres peuvent se targuer de connaître aussi bien que lui les rouages de la chaîne de valeur du manganèse. Chez Comilog, Abéké a appris à penser production, logistique, transformation, exportation. Au ministère du Pétrole, il a compris la complexité des équilibres énergétiques. Aujourd’hui, il conjugue les deux pour poser un diagnostic lucide sur les capacités du pays à industrialiser son sous-sol.

 

Mais au-delà du technicien, c’est le stratège qui s’est exprimé à l’antenne. Car en livrant une vision claire et ambitieuse, Marcel Abéké s’inscrit dans une perspective politique plus large : celle d’un Gabon qui veut rompre avec le simple rôle de pourvoyeur de matières premières, pour devenir un pays transformateur, créateur de valeur et d’emplois.

 

Dans un environnement politique souvent brouillon, la sortie de Marcel Abéké a le mérite de remettre les pendules à l’heure : le Gabon a les moyens techniques d’amorcer la transformation locale du manganèse. Ce qu’il lui faut désormais, ce n’est pas un miracle, mais des hommes à la hauteur du défi. Des hommes comme Abéké.

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