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Politique

Campagne électorale : ça virée au théâtre comique !

IMG Les militants de l'UDB lors d'un meeting à Libreville.

Officiellement, les Gabonais se rendent aux urnes aujourd’hui pour choisir leurs députés et leurs élus locaux. Officieusement, ils sortent d’une campagne électorale qui ressemblait plus à un concours d’improvisation qu’à un débat démocratique. Entre selfies, querelles de famille et folklore improvisé, la politique gabonaise a offert un spectacle digne d’un one-man-show… mais sans le talent.

 

L’UDB, syndicat des griots du Général

Les candidats de l’Union pour le Développement du Gabon (UDB) n’ont eu qu’un seul refrain : chanter les louanges du Chef, Brice Clotaire Oligui Nguema. Vision locale ? Néant. Projets pour l’Assemblée nationale ? Silence radio. Mais qu’importe : pourquoi perdre son temps à réfléchir quand on peut réciter le catéchisme du Général ? Leurs meetings ressemblaient plus à des veillées patriotiques où l’on se prosternait devant le portrait du Président qu’à des campagnes électorales.

 

Le PDG, club des exilés du pouvoir

De son côté, le PDG, l’ancien géant devenu fantôme, a tenté de rappeler qu’il existait encore. Malheureusement, ses candidats ont préféré régler leurs comptes en public. Insultes, vieilles rancunes déterrées, attaques familiales : on se serait cru dans une réunion de succession mal gérée. Résultat : au lieu d’un programme politique, les électeurs ont eu droit à des feuilletons de telenovelas.

 

Les autres partis : résistants ou figurants ?

Union Nationale, Les Démocrates, RPM… Tous ont crié haut et fort qu’ils existaient encore. Mais faute de moyens, leurs voix se sont noyées dans le vacarme UDB–PDG. Certains indépendants, eux, ont confondu la campagne avec une soirée culturelle : au menu, danses traditionnelles et contes populaires. Charmant pour une kermesse de quartier, nettement moins pour convaincre qu’on

 

Transport d’électeurs, petits billets distribués sous la table, mobilisation « subventionnée » : rien n’a vraiment changé. L’UDB a simplement repris les vieilles recettes du PDG avec un nouveau logo. Une continuité presque émouvante, comme si la démocratie au Gabon était une série Netflix qui change de saison mais garde toujours le même scénario.

 

Les urnes comme machine à sous

Au bout du compte, les électeurs ne choisissent pas vraiment un projet : ils tirent un ticket, comme à la loterie. Voter devient un jeu de hasard où l’on coche une case en espérant que le destin sera clément. Le programme ? Accessoire. L’appartenance partisane, le billet de transport ou le repas distribué pèsent plus lourd que toutes les promesses.

 

Pendant ce temps, loin de ce théâtre de campagne, le Président Oligui Nguema brille à New York, à la tribune de l’ONU. Ironie du sort : pendant que le Chef parle de gouvernance mondiale, ses candidats n’ont pas trouvé mieux que des selfies et des slogans recyclés pour séduire leurs électeurs. La démocratie gabonaise : un spectacle où l’on rit beaucoup… mais où l’on vote à l’aveugle.

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