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Société

ANBG : l’art d’envoyer les étudiants à l’étranger pour apprendre la misère

IMG L' ANBG se transforme en fabrique d'étudiants misérables.

Au Gabon, on a trouvé la recette magique de la formation de l’élite : on envoie les étudiants à l’étranger, on coupe les vivres, puis on les observe se transformer en experts… de la survie. Après tout, pourquoi perdre du temps avec la théorie académique quand on peut apprendre à jongler entre loyers impayés, tickets de métro inexistants et comptes bancaires en rouge écarlate ?

 

Et pendant ce temps, à Libreville, la commission d’attribution des bourses à l’étranger continue de siéger, comme une grande messe annuelle. On y distribue les bourses avec faste, on proclame « l’investissement dans la jeunesse », et chacun rentre chez soi le cœur léger. Mission accomplie. Sauf que personne ne semble se demander : qui paiera ? quand ? et avec quoi ?

 

Car c’est bien là le génie gabonais : on planifie des voyages, on imprime des attestations de bourse, mais on oublie l’essentiel… le budget ! L’ANBG, censée gérer les finances des étudiants, ressemble plus à une caisse vide qu’à une agence sérieuse. On recrute à tour de bras, sans prévoir les salaires ; on gonfle le nombre de boursiers pour flatter les statistiques, sans penser aux conséquences. Et quand les étudiants réclament leur dû, on leur sert le même refrain soporifique : « soyez patients ».

 

À quoi sert donc l’ANBG ? À organiser des loteries de promesses ? À faire croire que l’État « investit dans la jeunesse » alors qu’il la condamne à la débrouille ? À entretenir une administration qui excelle davantage dans l’art du mutisme que dans celui du versement bancaire ?

 

Sur le terrain, la réalité est brutale. En France, certains boursiers choisissent entre manger et aller en cours. En Russie, d’autres deviennent champions de la diète forcée. Au Maroc, on s’habitue à dormir avec un préavis d’expulsion sous l’oreiller. Voilà donc la véritable formation à l’international : l’endurance face à l’absurde.

 

Le plus ironique ? Libreville dénonce la « fuite des cerveaux » mais fabrique lui-même la fuite des ventres. À force d’abandonner ses étudiants, le Gabon n’exporte plus des élites, mais des témoignages de précarité.

 

Un jour, il faudra peut-être répondre à cette question simple : pourquoi envoyer ses enfants étudier à l’étranger si c’est pour les punir d’avoir eu de l’ambition ? Tant que l’ANBG et sa commission resteront des machines à fabriquer des promesses creuses, les étudiants gabonais continueront à apprendre une seule matière : la patience… version famine.

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