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(REAGIR) François Ndong Obiang, un déménagement en mode cambriolage organisé

IMG Le siège de REAGIR vidé de ses meubles.

Au Gabon, on pensait avoir déjà tout vu. Mais la politique gabonaise a ceci d’inépuisable qu’elle trouve toujours une nouvelle façon de surprendre… et de scandaliser. Ce mardi 15 juillet, le siège de REAGIR, au Bas de Gué-Gué, avait l’air d’une scène de crime. Portes closes. Locaux vides. Meubles disparus. Et les clés, envolées. Non pas dans la nature… mais vraisemblablement dans la poche d’un ministre de la République.

 

François Ndong Obiang, ministre de la Réforme des institutions et squatteur émérite, n’a pas seulement occupé illégalement les lieux pendant des mois. Non content d’avoir méprisé une décision judiciaire, il est parti en beauté : en verrouillant la porte derrière lui, laissant la « direction légitime » sur le trottoir, stupéfaite et impuissante. À ce niveau là, ce n’est plus de la politique. C’est du banditisme institutionnel.

 

Depuis plusieurs mois, le ministre  dissident se comportait en véritable propriétaire, défiant la justice et ridiculisant ses adversaires du camp officiel. Quand enfin la justice tranche en faveur du président légitime Michel Ongoundou Loundah et de son vice-président Félix Bongo, on pouvait croire la messe dite. Quelle naïveté. Chez nous, une décision de justice n’a de force que celle que lui concède celui qui est condamné. Et quand le condamné est ministre, le ridicule devient la norme.

 

Le 9 juillet, Ndong Obiang et ses hommes ont orchestré une sortie « stratégique » qui ressemble à un cambriolage organisé : un siège vidé, puis cadenassé comme une vulgaire maison abandonnée. On dirait presque qu’ils ont emporté la République avec eux, tant l’image est accablante.

 

Et Félix Bongo, vice-président et « locataire légal », de constater piteusement : « Je n’ai absolument aucune clé. » Voilà donc où nous en sommes : un mouvement politique dépossédé de ses locaux par un ministre, incapable d’y entrer malgré une décision de justice. À Bas de Gué-Gué comme ailleurs, la loi ne pèse rien face aux petits rois de notre République.

 

Trois acolytes de Ndong Obiang sont inculpés et attendent leur procès le 12 août. Très bien. Mais on doute que cela rende à REAGIR ses clés. Et encore moins sa dignité. En attendant, Ndong Obiang reste muet, laissant ses adversaires patauger dans l’humiliation et la presse commenter un nouvel épisode d’une série dont personne ne connaît la fin.

 

À quelques semaines des locales et législatives, cette mascarade révèle ce que nous savons déjà : au Gabon, la politique est un théâtre où l’on joue avec la loi comme avec un chiffon. On occupe, on verrouille, on sabote, et on repart avec le butin. Ce n’est pas seulement REAGIR qu’on a enfermé dehors. C’est l’idée même qu’on se fait d’un État de droit.

 

On croyait que la démocratie s’incarnait dans des institutions solides. Ici, elle se résume à une clé. Et c’est Ndong Obiang qui la tient. Pour combien de temps encore ? Pendant ce temps, la République, elle, continue de frapper à la porte.

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