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PDG : « On ne quitte pas la secte. On y reste jusqu’à la dernière prière »

IMG La démission des cadres du PDG rejetée par la direction du parti.

Au PDG, on entre par conviction, on y reste par résignation, et on en sort… uniquement avec l’exorcisme administratif dûment tamponné. C’est la leçon que la direction du Parti démocratique gabonais a voulu infliger à ses cadres  insoumis, dans un communiqué rendu public le 9 mai 2025, signé par la très loyale porte-parole, Darlène Zamba Boukandou.

 

Que dit le texte ? Que toute démission ne respectant pas la sainte procédure du parti est « nulle et de nul effet ». En clair : tu peux hurler ton ras-le-bol sur Facebook, annoncer ton départ dans la presse, brûler ta carte de militant en place publique… Si tu n’as pas suivi les rituels sacrés dictés par les articles 53 et 54 du manuel de la discipline (version ère des dinosaures), tu restes membre. Tu n’as pas quitté le navire : tu es un passager clandestin en colère.

 

Ce verrouillage émotionnel n’est pas anodin. Le PDG n’est plus qu’une cathédrale fissurée, obligée de clouer ses fidèles aux bancs pour faire illusion de ferveur. Depuis son passage brutal de l’omnipotence à l’opposition, après le coup d’État du 30 août 2023, le parti ressemble de plus en plus à un ancien empire qui ne digère ni sa chute, ni l’absence de génuflexions.

 

Les départs en cascade ? De l’ingratitude. Le doute des militants ? De l’insubordination. La lassitude ? Un péché mortel. Et pour tout cela, l’ancienne machine du pouvoir dégaine… des circulaires. Des menaces. Et cette illusion absurde : celle d’un parti qu’on ne quitte pas sans autorisation. Comme si l’engagement politique relevait du contrat de mariage forcé.

 

Mais que reste-t-il d’un parti qui menace ceux qui s’en vont au lieu de comprendre pourquoi ils partent ? D’un mouvement politique qui croit encore pouvoir retenir ses cadres à coups de règlements intérieurs, alors qu’il n’a plus ni cap, ni voix, ni audience ? Le PDG parle de procédure, alors que ses militants, eux, parlent de trahison, d’aveuglement, de ringardise.

 

Le comble ? Le PDG prétend être « dans l’air du temps », alors qu’il confond vent de modernité avec courant d’air dans un local vide.

 

La vérité est plus crue : c’est un parti en décomposition lente qui tente de colmater les fuites avec des articles de règlements. Une pyramide fatiguée qui s'effondre pierre par pierre, et qui croit encore que le silence s'impose à coups de cachets.

 

À ce rythme, la prochaine convention ne sera pas un rassemblement politique, mais une veillée funèbre en huis clos. On y récitera le règlement une dernière fois, pendant que les enfants s’en iront par la fenêtre.

 

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