Il n’était pas à la hauteur. Décrit comme un homme hautain, arrogant, suffisant, et même incompétent, l’entrée de Jeannot Kalima au sein du gouvernement de la Transition ne répondait qu’à la seule volonté de contenter le Général d’Armée Firmin Idriss Ngari, qui voulait, absolument, avoir un des siens aux affaires. Le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema avait cédé aux caprices de son oncle en nommant son cousin au poste de ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques. Un département ministériel trop grand, voire trop lourd pour cet ingénieur en informatique de formation.
Un an et quatre mois après, Oligui Nguema se rend très vite compte de la catastrophe. Jeannot Kalima enchaîne les bourdes au point que le président de la Transition avait, récemment, décidé de retirer au ministre les dossiers les plus importants de son département.
D’abord, le projet de redressement de la SEEG et la mise en œuvre du plan Transfo 25, confié au Général de Brigade Jean-François Asseko Bekogo. L’officier supérieur et les membres de son comité n’ont de comptes à rendre qu’au Chef de l’Etat. Ce comité a, entre autres, pour missions de travailler au renforcement des infrastructures énergétiques visant à garantir un approvisionnement stable, durable et adapté aux besoins croissants du pays, la digitalisation et la sécurisation des systèmes pour une gestion optimale transparente et sécurisée des ressources et services, la réduction de la dette et la renégociation des contrats, afin d’assurer une gestion financière rigoureuse et pérenne, la rationalisation des services publics avec des initiatives telles qu’« un Gabonais, un compteur », pour améliorer l’accès aux services de base.
L’opinion demanda la tête de ce ministre incompétent
La descente aux enfers de Jeannot Kalima ne s’arrêta pas là. Sur la gestion du dossier de la Centrale flottante turque, Karpowership, le membre du gouvernement avait été accusé d’avoir paraphé, en juin dernier, un contrat qui ne profitait pas au Gabon. Plusieurs clauses imposaient à la SEEG un paiement mensuel du service de fourniture d’énergie sur la base de frais fixes, que l’électricité soit fournie ou pas. « Ce contrat prévoit également que le règlement soit effectué dès le premier mois qui commence le jour d’exploitation commerciale théorique, en l’occurrence le 27 novembre 2024 », soulignait, à cet effet, Africa Intelligence.
Il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère d’Oligui Nguema qui avait mandaté son conseiller spécial en charge des questions énergétiques, Arnaud Calixte Engandji-Alandji, afin de reprendre en main ce dossier. Le conseiller spécial avait, dès lors, tout mis en œuvre pour récuser cet accord désavantageux pour la partie gabonaise.
« Le maintien de Jeannot Kalima au gouvernement est, tout simplement, incompréhensible. C’est un mauvais message que le CTRI envoie à la fois à l’opinion, aux investisseurs potentiels », se désolait une source au gouvernement. Lors du dernier remaniement gouvernemental, Kalima va être muté à la Fonction Publique. Mais ce changement de département préparait l’éviction d’un ministre qui n’aura jamais prouvé sa compétence.
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