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Akassaga, démission et digestion : chronique d’un éternel avide politique

IMG Serge William Akassaga Okinda, ancien membre du Bureau Politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG).

Il a déposé sa lettre de démission comme on jette un vieux ticket de caisse : sans valeur, sans surprise, sans dignité politique véritable. Serge William Akassaga Okinda, ancien membre du Bureau Politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG), a décidé de quitter le navire. Enfin, « quitter » est un mot généreux. Disons plutôt qu’il a sauté, non pas pour éviter le naufrage, mais pour aller renifler les cuisines d’un autre bord, là où mijotent les restes de la transition.

 

Une lettre, des formules, zéro honneur

Sa lettre, datée du 9 mai 2025, suinte l’indignation feinte, les principes recyclés, la prose du militant déçu qui, en réalité, n’a jamais été qu’un quémandeur de strapontins. « Manque de renouveau », « nominations non pertinentes », « absence d’écoute des critiques constructives »… Ces mots sonnent justes, mais dans sa bouche, ils n’ont aucune chair. Car Akassaga William n’a jamais été ni un visionnaire, ni un réformateur. Il a été un suiveur de buffets, un consommateur de privilèges, un figurant très bien habillé dans la grande pièce du pouvoir à l’ancienne.

 

Le PDG n’est plus ce qu’il était ? Merci pour l’éveil.

Sa soudaine épiphanie sur la dégénérescence du PDG, parti qu’il a servi avec un zèle suspect jusqu’à sa perte du pouvoir en août 2023, ressemble davantage à un prétexte qu’à une prise de conscience. Voilà un homme qui, pendant des années, n’a vu aucun mal à la sclérose du parti, à ses dérives, à ses pratiques clientélistes. Mais aujourd’hui, parce qu’il n’a pas été nommé ici ou là, il découvre subitement que la maison brûle ? La ficelle est grosse. Tellement grosse qu’elle ne rentre plus dans aucune aiguille, même celle de l’indulgence.

 

Akassaga, le professionnel du transbordement idéologique

À Libreville, tout le monde connaît le CV ambulant d’Akassaga : il n’a jamais milité pour un projet, mais pour une présence. Présence dans les dîners, présence sur les photos officielles, présence dans les listes à nominations. À chaque saison politique, il a su troquer ses discours pour une nouvelle carte de visite. Il est passé maître dans l’art du repositionnement stratégique. Sa boussole politique ? Le ventre. Sa doctrine ? L’instantanéité. Son idéal ? Un siège, un per diem, une invitation.

 

Un faux acte de bravoure, une vraie crise de foi... alimentaire

Cette démission n’est donc ni courageuse ni dérangeante. Elle est pathétique. Car elle ne remet rien en cause, elle ne dénonce rien que l’intéressé n’ait lui-même cautionné pendant des années. C’est un retrait de mauvaise humeur, pas une rupture politique. Le signe d’un homme frustré de ne plus manger à la bonne table. Il évoque la nécessité d’« explorer de nouvelles directions politiques ». Entendez : aller voir ailleurs si la soupe est plus chaude.

 

La classe politique en connaît d’autres, mais rarement aussi prévisibles

Il y a des figures politiques qui, par leur départ, provoquent une onde. D’autres, un silence. Et puis il y a Akassaga, qui provoque un haussement d’épaules et un soupir résigné. Car tout le monde sait qu’il ne tardera pas à ressurgir sous une autre bannière, tout sourire, prêt à jurer fidélité à de nouveaux maîtres, à inventer une nouvelle conviction, à redemander une place. Ce n’est pas un homme en rupture, c’est un homme en transit.

 

Une comédie permanente

La politique gabonaise est un théâtre où les acteurs changent souvent de costume mais rarement de rôle. Et Serge William Akassaga Okinda est l’un des plus constants dans l’inconstance. Sa démission n’est pas une révolution. C’est un épisode de plus dans la grande série du vagabondage politique à l’ère des ambitions maigres et des appétits lourds.

En somme, une démission sans panache, d’un homme sans cap, qui confond encore convictions et convoitises. Le PDG l’a perdu, certes. Mais qui l’a vraiment perdu ? Pas la République. Pas l’histoire. Juste un parti qui a oublié, depuis longtemps, de faire le tri.

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