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INFASS : Une école de santé… malade jusqu’à la moelle

IMG Plus rien ne va à l'INFASS.

On connaissait l’angoisse de l’hôpital public. On découvre désormais celle de la formation des soignants. À l’INFASS, Institut de Formation d’Action Sanitaire et Sociale, c’est une autre épidémie qui frappe : celle de la désorganisation chronique, du mépris administratif et de la maltraitance institutionnelle. Une école de santé… malade jusqu’à la moelle.

 

Réformer, oui. Mais avec une machette ?

L'administration de l’INFASS semble avoir confondu réforme et représailles. Jadis, l'étudiant avait droit à deux rattrapages. Désormais, un seul, et s’il échoue, retour à zéro. Une logique inspirée non pas des systèmes éducatifs modernes, mais des jeux télévisés cruels des années 90 : « Vous avez échoué à la question bonus ? Dommage, vous perdez toute votre cagnotte. »

 

On parle ici de futurs infirmiers, éducateurs sociaux, assistants en santé mentale. Pas de figurants d’un cirque administratif. Pourtant, c’est bien à un numéro de jonglerie kafkaïenne qu’ils assistent. Avec en vedette, un Secrétaire Général auto-promu Directeur Général, sans décret, sans nomination, mais avec une passion débordante pour les décisions illogiques.

 

Le nom revient comme un refrain amer dans la bouche des étudiants : Simon Mba. Celui qui règne sans couronne, signe sans autorité, impose sans débat. À l’INFASS, on ne dirige pas, on décrète. Et gare à ceux qui osent contester. Résultat : une administration qui gère un concours national comme on gère une kermesse de quartier. Avec désinvolture et improvisation.

 

Pire encore, des filières entières sont effacées du jour au lendemain, comme cette fameuse filière Santé Mentale, pourtant créée par un ministre et remplie d’étudiants reçus au concours. Aujourd’hui, elle est déclarée non reconnue. Trente jeunes sacrifiés pour cause de cafouillage politique. Une génération broyée entre un ancien ministre amnésique et un secrétaire général omnipotent.

 

Et pendant ce temps… silence budgétaire

Depuis quatre mois, pas l’ombre d’une bourse. Aucune ne note, aucune explication, rien. Mais pour cela aussi, M. Mba a la réponse magique : « Ce n’est pas mon problème. » Un mantra administratif digne des meilleures tragédies africaines : l’État paie quand il veut, l’étudiant survit s’il peut.

 

Ajoutez à cela une absurdité digne d’un sketch tragique : des réinscriptions validées en bonne et due forme... que l’administration elle-même ne reconnaît plus. On tamponne aujourd’hui pour renier demain. À ce niveau, ce n’est plus de l’amateurisme : c’est de la déloyauté institutionnelle élevée au rang d’art national.

 

L’État forme-t-il des soignants ou les broie-t-il ?

 

Dans un pays qui prétend valoriser son système de santé, laisser pourrir une institution comme l’INFASS relève soit de la négligence coupable, soit du sabotage organisé. Qu’un simple fonctionnaire puisse, sans titre ni mandat, démolir le destin de centaines d’étudiants, avec l’assentiment silencieux de l’autorité de tutelle, est un scandale d’État.

 

La question est posée : Faut-il attendre un suicide d’étudiant, un scandale public ou une grève sauvage pour que les autorités daignent réagir ? Combien de temps faudra-t-il pour que le président lui-même se saisisse de ce dossier, qui n’est ni une crise isolée ni un caprice étudiant, mais un naufrage pédagogique aux conséquences sociales dramatiques ?

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