Les Gabonais attendaient du changement, ils ont eu… un remaniement. Ce mercredi, le Professeur Guy Rossatanga-Rignault a lu la liste de la nouvelle équipe gouvernementale de transition. Enfin, "nouvelle" est un bien grand mot, car si certains ministres ont changé de chaise, le décor reste le même : une administration qui patine pendant que le peuple piétine.
Un bilan digne d’un spectacle comique
L’ancien gouvernement Raymond Ndong Sima, en place depuis 2023, avait pourtant promis monts et merveilles. Résultat ? Une montagne d’attentes pour une souris de résultats. Les routes du Gabon ressemblent toujours à des parcours du combattant, l’éducation nationale est en perpétuel "réajustement", et la lutte contre la vie chère semble n’être qu’un slogan destiné aux discours officiels. « Ce remaniement, c’est comme repeindre les murs d’une maison qui s’effondre. Oui, c’est joli, mais ça ne change rien à la structure », ironise un politologue.
Les Gabonais ont désormais l’habitude : quand on ne sait plus quoi faire, on remanie. C’est ainsi que des ministres déjà présents dans la première mouture de l’équipe gouvernementale se retrouvent soudainement "promus", comme s’ils avaient accompli de grands exploits. Exemple frappant : les ministres des Travaux publics et de l’Éducation nationale, désormais ministres d’État. Une question reste sur toutes les lèvres : quels exploits ?
Déshabiller Paul pour habiller Jean
Pendant que certains montent, d’autres disparaissent, remerciés dans une discrétion totale. Étaient-ils incompétents ? Malchanceux ? Ou simplement pas assez doués pour jouer au grand théâtre des réformes ? Quoi qu’il en soit, le jeu de chaise musicale continue, et les Gabonais restent spectateurs d’une comédie bien rodée. « C’est toujours la même histoire : on déshabille Paul pour habiller Jean, mais au final, ni Paul ni Jean ne parviennent à convaincre », souffle un cadre de la société civile.
Une transition qui tourne en rond
Le maintien de Raymond Ndong Sima au poste de Premier ministre est présenté comme un gage de stabilité. Pour ses détracteurs, cela ressemble plutôt à un manque d’audace. Car si le chef d’orchestre reste le même, comment espérer que l’orchestre joue une partition différente ? Le problème n’est pas seulement l’équipe en place, mais l’incapacité chronique à sortir du cercle vicieux des promesses non tenues. « Ce gouvernement a été incapable de résoudre les problèmes de base, alors à quoi bon changer quelques têtes si c’est pour garder la même politique ? », s’interroge un analyste politique.
Un peuple lassé mais lucide
Les Gabonais, eux, ne sont plus dupes. Ce qu’ils voient dans ce remaniement, c’est une tentative maladroite de masquer l’échec par une nouvelle distribution des rôles. Pendant que les ministres jonglent avec les portefeuilles, les citoyens jonglent avec les factures, les coupures d’eau et les routes défoncées. « Ce gouvernement, c’est comme un feu d’artifice qui ne s’allume jamais. Beaucoup de bruit pour rien », lance un commerçant de Libreville.
Et maintenant ?
Alors que le gouvernement de transition prétend vouloir s’adapter aux "exigences des réformes en cours", le peuple, lui, exige des résultats concrets. Mais à voir ce remaniement, il est permis de douter que les nouveaux ministres aient réellement les moyens ou la volonté de faire mieux que leurs prédécesseurs. Dans ce contexte, il n’est pas exagéré de dire que ce remaniement ressemble à un grand sketch. Mais cette fois, les Gabonais rient jaune.
Entre les discours enflammés et les promesses à répétition, une chose est sûre : si le gouvernement de transition veut rester dans les mémoires, il ferait bien de troquer le théâtre pour des actes. Sinon, l’histoire retiendra cette transition comme un épisode de plus dans la longue série des occasions manquées.
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