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Gabegie à la CNAMGS : Plusieurs millions de Fcfa dilapidés pour des rafraîchissements de luxe, des frais de commission et des primes des hauts cadres

IMG Une équipe responsable d'une gestion épicière de la structure.

La Caisse Nationale d'Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS), institution publique censée garantir la couverture sociale des citoyens, a récemment révélé une gestion financière qui défie toute logique. Si vous pensiez que l’argent public était destiné à protéger la santé des assurés sociaux, préparez-vous à une belle surprise : il semble que, à la CNAMGS, les fonds publics sont avant tout un terrain de jeu pour des pratiques budgétaires on ne peut plus… flexibles.

 

Quand 100 millions deviennent 1,3 milliard : un tour de magie budgétaire

Avec un budget initial de 100 millions de FCFA, la CNAMGS aurait pu faire des miracles pour améliorer la santé publique. Mais non, au lieu de cela, elle a décidé d’accomplir une prouesse d’une toute autre nature : multiplier son budget par 13, soit 1,3 milliard de FCFA en engagements financiers. Un exploit digne des plus grands prestidigitateurs, mais un peu moins impressionnant quand il s'agit de gérer l’argent des contribuables. Il est vrai que le budget de l’Agence semble avoir été pensé pour stimuler l’imagination… des comptables, mais aussi des citoyens qui doivent maintenant se demander : « Où est passé tout cet argent ? »

 

Des dépenses floues, des intitulés mystérieux

Certains montants, inscrits dans les comptes de l’agence, sont à peine croyables. Par exemple, 360 millions de FCFA pour la "révision des travaux préparatoires du projet CAP 2024". On imagine que la révision de ces travaux est particulièrement coûteuse, sûrement nécessitant des experts venus de l’autre côté du monde. Mais bon, comment peut-on justifier une telle somme pour des "préparatifs", aussi flous soient-ils ?

D’autres dépenses récurrentes, comme des « frais de gestion » ou des « commissions ad hoc », apparaissent sous une forme suffisamment vague pour rendre tout audit difficile. Ce flou artistique autour des intitulés ne fait que renforcer l’impression que l’Agence se livre à un exercice de prestidigitation : faire disparaître l’argent sans laisser de traces.

 

Des événements "haut de gamme" et des rafraîchissements de luxe

Dans une époque où chaque centime compte, il est réconfortant de savoir que l’argent public finance des rafraîchissements et des collations lors d’événements à plus de 2,6 millions de FCFA. Un budget conséquent pour des en-cas, mais peut-être que ces rafraîchissements étaient préparés avec des produits venus tout droit des champs d’or de l’agriculture bio. Qui sait ? Peut-être qu’une petite collation était en réalité une session de formation sur « l’art de boire de l’eau minérale à 1 million par goutte ». Après tout, ces événements ont dû exiger des invités prestigieux et un service digne des plus grandes réceptions mondiales. Ou peut-être pas…

 

Les entreprises fictives : Quand l'argent change de main sans jamais passer par la case "offre publique"

Mais là où les choses deviennent encore plus intéressantes, c’est dans l’attribution des marchés. Plusieurs contrats ont été octroyés à des entreprises fictives, des sociétés qui, en tout état de cause, n'ont probablement jamais existé ailleurs que sur les factures de la CNAMGS. Pourquoi s’embêter avec des appels d’offres et des processus transparents quand on peut directement distribuer des fonds publics à des entreprises qui ont la merveilleuse capacité de disparaître dans le néant dès que les paiements sont effectués ? Un système où la bureaucratie est remplacée par une magie qui échappe à tout contrôle.

 

Des primes qui tombent du ciel

Côté rémunérations, les cadres de la CNAMGS semblent avoir trouvé la formule idéale pour se récompenser, en toute discrétion. Des primes et des retraites gonflées à des niveaux astronomiques, bien au-delà de leurs responsabilités et de leur ancienneté. Pourquoi ? Parce qu’après tout, si vous êtes un cadre dirigeant de la CNAMGS, vous méritez probablement une prime pour chaque « réconciliation » budgétaire ou chaque « frais de gestion » improbable que vous fassiez disparaître dans un rapport confidentiel. L’argent est là, pourquoi ne pas en profiter ?

 

Les malversations et leurs conséquences : Un impact direct sur les citoyens

 

L’ironie de toute cette histoire, c’est que pendant que les responsables de l’agence s’offrent des primes et des collations de luxe, les véritables victimes de ce système sont les citoyens. Ce sont eux qui doivent attendre des mois pour être remboursés de leurs frais de santé, ce sont eux qui voient les services de santé se détériorer à mesure que les fonds sont détournés. Le manque de fonds, directement imputable à ces pratiques financières douteuses, a un impact réel sur la qualité des soins. Pourtant, l’institution semble plus préoccupée par l’augmentation de ses propres budgets "prévus pour des révisions" que par le remboursement des soins médicaux essentiels.

 

La seule solution, selon de nombreux experts en gestion publique, est un audit externe. Pourtant, avant d’accepter cette solution, il convient de se poser une question : cet audit sera-t-il une réelle tentative de transparence, ou un simple tour de passe-passe pour que tout reste en l’état ? Les promesses de réformes et de transparence sont bien belles, mais dans un pays où la corruption et les détournements semblent être monnaie courante, on peut se demander si ce n’est pas juste une manière élégante de changer de décor tout en maintenant le même système en place.

 

Un électrochoc nécessaire ?

La question qui se pose aujourd’hui : le cas de la CNAMGS sera-t-il un électrochoc pour toute la gouvernance publique, ou bien une autre occasion manquée de réformer réellement ? Les citoyens en ont assez de voir leur argent disparaître dans un tourbillon administratif sans fin. Si cette institution ne parvient pas à se redresser, ce ne sera pas seulement sa réputation qui en souffrira, mais aussi la confiance du public dans l’ensemble du système de santé.

 

Les responsables de la CNAMGS devront vite trouver une solution, avant que l’illusion de leur gestion ne se dissipe définitivement. Car une chose est certaine : l’argent public n’est pas un terrain de jeu, mais un bien précieux qui doit être respecté et utilisé pour le bien commun. À eux de jouer, maintenant.

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10 Commentaires

PATRICIA FLORE NGOMA - Dec 13, 09:53

Pendant ce temps on chipote pour soigner les cotisants.

Faustin Onanga - Dec 13, 17:05

Le budget et les règles de fonctionnement ont 'ils été oui ou non fixés par le conseil d'administration ?. Le problème dans ce pays est que les dirigeants ne connaissent pas la gestion des entreprises publiques ou privées. Ils pensent qu' on les gère comme l'état où il n'y a aucune obligation. Il y a peut être le premier ministre, mais il n'a pas la parole.

Faustin Onanga - Dec 13, 17:06

Le budget et les règles de fonctionnement ont 'ils été oui ou non fixés par le conseil d'administration ?. Le problème dans ce pays est que les dirigeants ne connaissent pas la gestion des entreprises publiques ou privées. Ils pensent qu' on les gère comme l'état où il n'y a aucune obligation. Il y a peut être le premier ministre, mais il n'a pas la parole.

Ngowou - Dec 13, 17:49

Depuis la création de cette structure beaucoup se sont bien servis et c'est ce qui continue car l'argent du contribuable est une provision pour engraisser les gestionnaires dont l'impunité est devenue est un sacerdoce.

Nguema - Dec 13, 18:49

Ah mes cotisations mensuelles ????????????! Quand je vois ce qu'on me retire chaque mois sans même !!!Les agents publics ne peuvent même pas acheter les lunettes de vue avec cette assurance,car non prit en compte ! C'est simplement méchant ????????????????????????

Hubert Aimé koumba - Dec 13, 20:49

Ce qui arrive à nos administration est la conséquence du choix des mêmes personnes, des enfants des mêmes familles,des mêmes sectes. Ces personnes ne risquent rien, ce sont les voleurs de téléphones qui partent en prison. Notre pays n'ira nulle part avec ces mêmes personnes.

MVOUALA Jean Corneille - Dec 14, 07:02

Tous ce que je peux dire c'est que c'est triste à la lecture des actes que certains responsables designer pour gérer les affaires publiques.

JEEROY - Dec 14, 08:21

Maintenant que c'est dit, on fait comment pour la suite. Si nous voulons un Gabon nouveau, chacun devra prendre ses responsabilités,

Charline - Dec 14, 09:44

Votre article, c'est juste un assemblage de potins de couloirs. Aucun support pour étayer. Et malheureusement, c'est une habitude. On veut du journalisme, pas radio congossa. Merci.

Williana - Dec 14, 15:02

Mais de quoi se plaint-on.... Pourquoi denonce t'on... je ne suis pas entrain de dire qu'il ne faut pas dénoncer des actes criminels mais au bénéfice de qui??? C'est quand même grotesque... on ne peut même juger c'est quoi le pire...est ce le fait de faire confiance à des personnes aux comportements douteux... ou est ce le fait de savoir que les actes que nous posons ont un impact sur le citoyen Lambda que cela ne nous dit rien des le moment où mon frère de sang n'est pas concerné.... ne prônons nous pas la protection des enfants; le respect des aînés.... quand on en vient à réfléchir à de tels actes on se demande si un jour le fait de continuer à privilégier nos liens fraternels au détriment du jeune homme compétent issue d'une famille Lambda n'ayant que pour objectif de servir son pays ne conduira notre si beau pays hors de la félicité que nous prônons.


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