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Société

Retard de salaires récurent, difficultés financières : Gabon 24 le parent pauvre de la communication présidentielle

IMG Derrière les sourires de facade a lieu une misère profonde des agents.

C'est par une note de la direction générale datée du 05 juillet 2023 que les agents de Gabon 24, chaîne d'information en continu, logée à la présidence de la République, ont été informés des difficultés financières de l'entreprise qui fonctionne visiblement à crédit et au rythme  des retards  dans le paiement des salaires. La note précise également que les indemnités des congés ne seront plus payées systématiquement à partir du mois d'août prochain.

 

Faisant partie de la communication présidentielle, Gabon 24 est en fait un arbre qui cache la forêt de la misère des agents, sans plan de carrière, payés à des salaires forfaitaires qui ne tiennent compte ni de l'expérience ni du diplôme. Son fonctionnement est un grand paradoxe. En effet, selon des sources dignes de foi, l'entreprise créée en 2016 ne dispose d'aucune ligne dans le budget alloué à la communication présidentielle.

 

Pour payer ses agents chaque fin de mois, c'est toujours la croix et la bannière, puisqu'elle doit toujours user d'acrobaties multiples pour obtenir quelque chose au trésor public. D'où les retards récurrents dans les paiements des salaires qui dépassent largement le terme échu, c'est-à-dire le 05 du mois au plus tard.

 

Sauf que toutes ces acrobaties étant désormais épuisées, la direction générale, dos au mur, avoue ne pas être à l'origine d'une situation qui dépasse ses compétences. Pour se dédouaner davantage, elle s'est fendue d'une note datée du 05 juillet 2023, informant les agents qu'en raison des difficultés financières que traverse Gabon 24, les salaires de juin connaîtront un retard dans le paiement.

 

Sauf que pour rajouter au flou et l'opacité déjà persistants, elle se garde d'avancer une échéance pour le paiement des salaires du mois de juin. Signe que la situation n'est pas prête d'être décantée. En outre, la note précise qu'à partir d'août 2023, les indemnités des congés ne seront plus payées au moment du départ en congés. Des raisons qui soulèvent des questions : pourquoi Gabon 24, média logé au palais et caisse de résonance de la politique d'Ali Bongo Ondimba, ne bénéficie-t-elle pas de la ligne budgétaire allouée à la communication présidentielle dont elle fait pourtant partie? Où va alors le budget de la communication présidentielle ? De plus, que fait-on de l'argent engrangé à partir des recettes publicitaires, publireportages et la RAC versée chaque fin de mois à l'entreprise ?

 

 En attendant les réponses à ces questions, la directrice générale, la Française Laure Bigourd et son adjointe gabonaise, Marie Noëlle Ada ont décidé toutes les deux de s'envoler pour la France à partir du lundi 10 juillet, alléguant une nécessité de service et laissant derrière elles des agents désemparés. Ces derniers vont-ils cesser de travailler en guise de protestation, ou vont-ils au contraire continuer à chanter dans le dénuement, les louanges d'Ali Bongo pour la Présidentielle du 26 août prochain ? Rien n'est moins sûr dans une entreprise où il n'existe ni syndicat, ni même un simple délégué du personnel. Mais une chose est sûre, le découragement gagne les esprits des agents. Surtout que plusieurs d’entre eux sont, ces dernières semaines,   acculés par leurs bailleurs et autres charges mensuelles. Pire, d’autres ont même cessé de mettre les pieds dans les locaux de la télévision faute d’argent du transport.

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