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Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues : « nos toxicomanes sont encore des laissés-pour-compte de notre système de santé et ce n’est pas acceptable », dixit Dr Alphonse Louma Eyougha

IMG Dr Alphonse LOUMA EYOUGHA, le 26 juin dernier à la Bibliothèque de l'UOB lors de la célébration de la journée contre l'abus et le trafic illicite des drogues.

 

 Le 26 juin dernier, à l’occasion de la journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues, le Dr Alphonse Louma Eyougha a livré un plaidoyer pour une meilleure prise en charge des toxicomanes dans le système de santé gabonais. Lecture

 

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs,

Instituée le 7 décembre 1987 par l’assemblée générale de l’organisation des Nations Unies, cette journée a pour objectif de renforcer la sensibilisation au danger que constituent les drogues illicites pour la société.

 

Cette année, le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres mise sur la désintoxication, la lutte contre l’impunité des trafiquants et l'implication des pouvoirs publics qui doivent montrer la voie.

 

Dans son message de circonstance, le Secrétaire général de l’ONU déclare entre autre que : "Des dizaines de millions de personnes souffrent de troubles liés à l’usage de drogues. Moins d’un cinquième d’entre elles reçoivent un traitement.

 

Les personnes qui font usage de drogues sont victimes à double titre : d’abord des effets nocifs des drogues elles-mêmes, puis de la stigmatisation et de la discrimination." Fin de citation.

 

Cette année, la journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des stupéfiants est axée sur la nécessité de préserver la dignité humaine, en mettant fin à la stigmatisation et à la discrimination, tout en renforçant la prévention.

 

Comment procéder ? Monsieur GUTTERES préconise de mettre l’accent sur la désintoxication plutôt que sur la répression et l’incarcération pour les infractions mineures liées à la drogue.

Après le décor planté par le Secrétaire général des Nations unies s’agissant des actions à mener pour lutter efficacement contre la drogue, nous voulons profiter de cette journée pour lancer un plaidoyer en direction de toute la société gabonaise pour que nous fassions de la lutte contre la drogue une grande cause nationale.

Pour y parvenir, les pouvoirs publics devront s'impliquer pleinement, car la volonté politique peut permettre d’endiguer efficacement le fléau de la drogue.

Les conséquences de la production, de la consommation et du trafic illicite des drogues ont pour noms : les violences urbaines, les homicides volontaires et involontaires, la maltraitante des enfants, la corruption des élites, le grand banditisme, les échecs scolaires, le financement du terrorisme et des guerres civiles, les maladies, les accidents de la route… cette liste est loin d’être exhaustive.

 

En prévision des futures échéances électorales, je lance un appel aux populations pour les inviter au discernement face à tous les candidats qui viendront demander leurs suffrages et d’exiger de leurs gouvernants une prise de position claire sur la question de la drogue.

 

Le gouvernement actuel fait beaucoup dans la répression du trafic illicite de la drogue. Nous avons des policiers et gendarmes bien formés, en témoignent les saisies importantes de drogues de toutes sortes qu’ils font chaque année. Au prochain gouvernement, nous exigerons le renforcement de la capacité opérationnelle des unités de nos forces de défense et de sécurité chargées de lutter contre le trafic illicite de la drogue. Nos frontières maritimes, aériennes et terrestres sont encore trop poreuses. Nous ne devons pas, au 21 ème siècle, lutter contre la drogue comme au moyen-âge.

 

Les députés et sénateurs de la prochaine législature vont devoir pénaliser davantage les infractions liées au trafic des stupéfiants et au grand banditisme transfrontalier.

 

Le prochain gouvernement doit obliger les policiers et les gendarmes d’utiliser les ethylotests ou alcootests et faire des prises de sang devant chaque accident de la route. La plupart de ces accidents qui endeuillent des centaines de familles chaque année sont causés par l'alcool ou la drogue au volant.

 

Il faut rapidement mettre un terme à cet hécatombe.

Il y a trois ans et trois semaines, jour pour jour, que j’ai créé le premier centre de Réhabilitation et de traitement des addictions. Les toxicomanes étaient jusque là pris en charge dans le seul hôpital psychiatrique (hôpital de Melen) du pays qui manque terriblement de moyens.

 

Le prochain gouvernement doit impérativement reconnaître d’utilité publique ALIA & ZEIDA clinique, notre centre de Réhabilitation et de traitement des addictions situé dans la commune d’Owendo au quartier Awoungou terminus.

 

Le prochain gouvernement devra créer des structures de traitement des addictions dans tous les CHU du pays et envoyer en formation en addictologie des professionnels de la santé.

 

Aujourd’hui, malheureusement nos toxicomanes sont encore des laissés-pour-compte de notre système de santé et ce n’est pas acceptable.

 

C’est de cette discrimination et cette stigmatisation envers les toxicomanes dont parlait Antonio GUTTERES dans son discours à l’occasion de cette journée de lutte contre l’abus et le trafic illicite des stupéfiants.

 

Les futurs édiles de nos villes doivent désormais voter des budgets conséquents consacrés à la lutte contre les drogues licites ( alcool, tabac) et illicites. Les villes ,aujourd’hui , avec les problèmes d’exode rural sont toxicomanogènes.

 

La drogue, le chômage, le sida et les différentes formes de violences sont les problèmes de la ville. Et ils nous concernent tous !

 

Je vous remercie.

Dr Alphonse LOUMA EYOUGHA

Dr en Pharmacie,

Président Fondateur de l’ONG Agir pour

Addictologue; le Gabon;

Président Directeur Général de ALIA & ZEIDA clinique.

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