Pascal Ogowet Siffon, ex ministre du Tourisme.
Il était dans le viseur de la justice depuis quelques semaines. Le désormais ex ministre du Tourisme est aujourd’hui plus proche des geôles de la prison centrale de Gros-bouquet qu’à une place dans le prochain gouvernement. Quelques heures après avoir donné sa démission du gouvernement, du fait de son élection au Sénat, Pascal Ogowet Siffon a été interpellé hier, mardi 16 décembre, par les éléments de la direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire ( DGCISM).
Les raisons de cette interpellation ? Une affaire de détournement de fonds. L’ex ministre est accusé d’avoir « siphonné » plus de 10 milliards de francs CFA destinés à la mise en œuvre des infrastructures touristiques dans le pays. Si le concerné a, dans un message publié sur sa page Facebook, évoqué une vaste cabale contre sa personne, les services de la DGCISM ont poursuivi les enquêtes attestant d’un vaste scandale financier.
D’après plusieurs sources judiciaires, les milliards consacrés à la mise en œuvre des projets dans le département qu’il dirigeait ont, à ce jour, pris des destinations inconnues. Notamment, les 2 milliards débloqués pour des éco-lodges qui ne sont jamais sortis de terre, les 2 milliards de contributions RSE qui ont pris la poudre d’escampette, les 3 milliards provenant de l’hôtel Okoumé Palace, les recettes des hôtels Onomo entrés en léthargie comptable et d’autres fonds PID–PIH dont on ne retrouve pas les traces.
C’est au total : 9,7 milliards de FCFA officiellement mobilisés pour “réinventer le tourisme” qui ont disparu. L’enquête révèle, pour le moment, des “irrégularités massives”, “des flux non justifiés”, et des “justificatifs rétroéclairés”, comprendre : écrits après coup, à la hâte, souvent de manière maladroite. A la suite de ces premières révélations, le ministre a été placé en résidence surveillée. Sauf que sa présence lors des travaux du dernier conseille des ministres avait donné l’impression qu’il s’était sorti de cause. Que nenni !
Pascal Ogowet Siffon doit bel et bien répondre de ses actes. Bénéficiant d’une immunité parlementaire, il serait surement relâché avant que celle-ci soit levée par ses collègues sénateurs.
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