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Partenariat énergétique entre le Gabon et la Guinée Equatoriale : 10 mégawatts pour éclairer le nord

IMG La mise en service du réseau d'interconnexion par les deux Chefs d'Etats.

C’est un partenariat énergétique qui marque un tournant décisif pour le nord du Gabon. Le samedi dernier, à Malabo, les présidents Brice Clotaire Oligui Nguema et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo ont officiellement lancé la mise en service du réseau d’interconnexion électrique entre leurs deux États. Grâce à cet accord, le Gabon bénéficiera d’une importation progressive de 10 mégawatts (MW) d’électricité en provenance de la Guinée équatoriale, un soulagement majeur pour les populations du Woleu-Ntem, éprouvées par des années de coupures intempestives.

 

Un projet en trois phases pour électrifier le Woleu-Ntem

Le déploiement de cette interconnexion se fera en plusieurs étapes. La première phase, déjà opérationnelle, permet l’importation immédiate de 3 MW via Bitam. Les phases suivantes concerneront la ligne reliant Oyem à Medzeng, puis l’extension vers Medouneu. À terme, ce sont cinq villes Bitam, Oyem, Medouneu, Mitzic et Minvoul qui bénéficieront d’une alimentation plus stable.

 

Au-delà de l’amélioration du quotidien des habitants, ce projet représente une avancée économique considérable. L'importation d’une énergie plus fiable, issue d’une centrale hydroélectrique équato-guinéenne, permettrait au Gabon d’économiser environ 2 milliards de FCFA par an en dépenses de gasoil, tout en réduisant son empreinte carbone.

 

Un choix stratégique dicté par l’urgence

Ce partenariat énergétique résulte d’un contexte marqué par la fragilité structurelle du réseau électrique gabonais, en particulier dans le nord du pays. Depuis des années, les délestages récurrents pèsent lourdement sur l’activité économique et le quotidien des habitants. L’État, conscient de cette réalité, multiplie les initiatives pour diversifier ses sources d’approvisionnement. L’accord signé le 8 février dernier en marge de la 6ᵉ session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement des États de l’Afrique Centrale témoigne de cette volonté d’intégration régionale et de coopération énergétique.

 

Mais derrière cette avancée, une question demeure : le Gabon peut-il durablement dépendre de l’électricité d’un pays voisin ? Cette interconnexion est certes un soulagement immédiat, mais elle souligne aussi les limites des capacités nationales de production. Les autorités devront aller plus loin en renforçant leurs infrastructures et en accélérant les investissements dans les énergies renouvelables.

 

Une coopération sous-régionale renforcée

La présence des représentants de la CEMAC et de la CEEAC à cette cérémonie témoigne d’un enjeu plus large : celui de la mutualisation des ressources énergétiques en Afrique centrale. Ce projet pourrait être un modèle pour d’autres partenariats du même type, à l’heure où l’interconnexion des réseaux électriques devient un levier clé du développement sous-régional.

 

Avec cet accord, le Gabon s’offre un répit face à la crise énergétique qui touche son nord. Mais ce répit ne sera viable que si le pays accélère sa transition énergétique et renforce ses propres capacités. Le défi est immense, et l’avenir énergétique du Gabon se jouera autant sur sa capacité à coopérer que sur sa volonté de se rendre autonome.

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